Contrer les récits dominants

« Dans le cadre du système capitaliste, les récits qui sont transmis visent à le renforcer et à maintenir la loyauté de la population à son égard. Et ces récits changent bien sûr au fil du temps en fonction du contexte et des conditions sociales du moment. L’histoire qui nous est enseignée dans le système éducatif tend à minimiser les atrocités coloniales, le génocide, etc. et, en même temps, la résistance autochtone. Nous nous retrouvons donc souvent avec des récits d’histoire non seulement incomplets, mais aussi peu nuancés. Dans certains de ces récits, les peuples autochtones apparaissent comme des victimes impuissantes de la colonisation européenne, dont les tentatives de résistance sont à la fois faibles et vaines. Lors de la campagne de 1992 contre le 500e anniversaire de l’invasion des Amériques, l’un des principaux messages que les différents États tentaient de promouvoir était qu’il s’agissait d’une rencontre mutuellement bénéfique entre deux mondes. J’espère que cette BD va contrer le récit dominant en se concentrant précisément sur les aspects de la colonisation que les différents États coloniaux espèrent minimiser. J’espère aussi en finir avec deux contre-vérités : la premier est que les peuples autochtones ont été des victimes impuissantes de la colonisation européenne, et que les tentatives de résistance ont été vaines et éclipsées par une dépopulation massive due à des épidémies. La seconde est que toute cette histoire de résistance serait révolue, ce qui n’est pas le cas. »